Dino | Les autres Ferrari
de Jean-Pierre Gabriel aux éditions E/P/A • Préface de Maurice Trintignant • Livre en Français • 1983 • 430 pages
Les Ferrari, routières à moteur central doivent, pour une large part au moins, leur existence aux petites Dino 206 et 246 GT construites à partir de 1965 ; ceci est une réalité encore trop rarement admise. De 1957 à 1964, l'appellation Dino était appliquée à un éventail très varié de moteurs à 6 cylindres en V de 1,5 à 3,2 litres de capacité utilisés sur les monoplaces de Formule 1 et 2 ainsi que sur certains modèles alignés en compétition dans la catégorie Sport par la Scuderia Ferrari. À compter du mois de mars 1965, et jusqu'en mai 1976, ce même nom désignait une marque d'automobiles de course et de grand tourisme construites à Maranello. Ce sont ces Dino qui ont permis à Enzo Ferrari de passer de la fabrication purement artisanale à un rythme de construction semi-industriel au tout début des années soixante-dix, après qu'il eut échoué à deux reprises dans des tentatives du même style en 1960 et 1964, et c'est à partir de celles-ci, précisément, que furent élaborées les berlinettes, spyders, coupés et cabriolets Ferrari 308, 328, Mondial à moteur V8, ainsi que les très performantes 288 GTO et F40. Ce ne fut pas, reconnaissons-le, le moindre de leurs mérites ! Par ailleurs, Fiat et Ferrari ayant conclu un accord de coopération technique, le Dino V6 devrait équiper deux voitures à caractéristiques sportives, assemblées cette fois-ci à Turin avec l'appui des carrossiers Pininfarina et Bertone, avant de propulser - et avec quel éclat - l'extraordinaire Lancia Stratos. Jean-Pierre Gabriel a consacré l'essentiel de cet ouvrage, le quatrième tome de "la légende Ferrari", aux versions routières Dino, Fiat et Lancia à moteur 2000 ou 2400, ainsi qu'aux Ferrari à 8 cylindres, qui appartiennent à la même famille. Chacune de ces voitures est décrite en détail, dans un chapitre qui lui est propre (étude, réalisation, caractéristiques, évolution du type, performances, et comportement) à l'aide de documents qui sont, pour la plupart, inédits ; parmi ceux-ci de nombreux plans, extraits des archives des services techniques et compétition de Maranello, et des dessins, en provenance des bureaux de style de Pininfarina et Bertone. Une part très importante est réservée aux origines et à l'adaptation du moteur Dino aux différents modèles. Sont évoqués aussi les Dino de course (166 P, 206 S, 246 Tasmania). Au terme des trois de années de travail et de recherche que lui a demandées ce livre, l'auteur analyse les effets engendrés par la mainmise opérée par la Fiat sur le secteur de production de l'usine Ferrari dès 1965 ; il établit un bilan et livre ses conclusions.